7 situations inattendues qui favorisent les fausses routes chez les personnes âgées

Votre proche se met à tousser brusquement à table, ne parvenant pas à avaler correctement sa bouchée ? Les fausses routes chez les personnes âgées, ces incidents où la nourriture ou le liquide se dirigent dans les voies respiratoires, sont un risque bien réel. Les troubles de la déglutition (presbyphagie) sont liés à la vieillesse et à des maladies neurologiques affectant la coordination des muscles nécessaires pour bien avaler. Voici 7 situations qui favorisent les fausses routes chez les personnes âgées, qui vous aideront à mieux comprendre et prévenir ces risques.

1. La fatigue et la somnolence augmentent le risque de fausses routes chez une personne âgée

Il est normal de se sentir plus fatigué lorsque l’on est âgé. La vieillesse peut entraîner de la somnolence, notamment après une nuit agitée ou sous l’effet de tranquillisants. En conséquence, les réflexes de déglutition peuvent être altérés. Avaler demande une coordination précise, et un état de vigilance réduit augmente les risques de fausses routes chez la personne âgée. En effet, le cerveau, lorsqu’il est fatigué, ralentit les signaux nerveux responsables de la fermeture des voies respiratoires, pourtant essentiels pour prévenir l’inhalation accidentelle de nourriture ou de liquide.

2. Une mauvaise posture lors des repas favorise les fausses routes

De nombreuses personnes âgées prennent leurs repas dans leur fauteuil favori, souvent en position avachie ou semi-allongée devant la télévision. Manger dans cette posture peut rendre la déglutition plus difficile. Une posture droite, les pieds bien posés au sol et la tête légèrement inclinée vers l’avant, permettent une meilleure direction des aliments vers l’œsophage et réduisent le risque de fausses routes. Autre situation possible : votre proche âgé est malade et alité. Dans ce cas, il est indispensable d’adopter une position semi-assise ou légèrement surélevée pour faciliter la déglutition et éviter tout risque d’étouffement ou de reflux.

3. La prise de certains médicaments qui affectent la qualité de vie

Certains traitements peuvent affecter la production de salive (antidépresseurs, antidouleurs, diurétiques, antihistaminiques) ou ralentir les réflexes de déglutition. Une bouche sèche rend les aliments plus difficiles à avaler, tandis que des muscles affaiblis augmentent le risque de fausses routes chez les personnes âgées. Il est aussi préférable d’éviter certains types de textures comme les pâtes collantes, les comprimés à croquer, les gélules difficiles à avaler ou les médicaments en poudre. Quand cela est possible, privilégiez plutôt les sirops, les formes buvables ou encore les comprimés effervescents.

4. Une hydratation insuffisante ou un manque d’eau

Il se peut que votre parent ait la bouche et la gorge sèches en raison d’une maladie ou tout simplement à cause de la vieillesse. Avec l’âge, la sensation de soif diminue également et l’on peut facilement manquer d’hydratation, ce qui accentue le risque de fausses routes. C’est pourquoi il est conseillé de boire régulièrement tout au long de la journée, en n’hésitant pas à alterner avec des textures modifiées si besoin (eaux gélifiées, soupes épaisses). Ces textures sont moins susceptibles de provoquer des fausses routes que les liquides classiques.

5. Des problèmes de santé comme une maladie neurologique ou vasculaire

Les maladies neurologiques, telles que la maladie de Parkinson, d’Alzheimer ou toute autre forme de démence, ainsi que certaines affections vasculaires, peuvent affecter les muscles et les réflexes responsables de la déglutition. Ces pathologies altèrent la coordination des mouvements nécessaires pour avaler normalement, rendant les fausses routes plus fréquentes chez les personnes âgées. Les dommages aux nerfs ou aux structures cérébrales qui contrôlent la déglutition entraînent souvent des troubles de la motricité, ce qui augmente le passage de la nourriture et des liquides dans les voies respiratoires.

Attention : il s’agit de l’une des situations les plus délicates, pour laquelle il est essentiel de prendre des précautions. Si votre proche souffre d’une maladie neurologique ou vasculaire, nous vous recommandons d’adapter la texture des aliments (en purées ou en morceaux plus tendres), de favoriser des repas plus fréquents mais plus légers et de le surveiller attentivement pendant qu’il mange.

6. La consommation de certains aliments

Certains aliments semblent anodins, mais sont en réalité plus difficiles à avaler pour une personne âgée. Le riz sec, les biscuits friables, les légumes à fibres dures (comme le céleri) ou encore les liquides trop fluides (comme l’eau) peuvent facilement prendre la mauvaise voie, surtout en cas de troubles de la déglutition. Pour éviter tout risque d’étouffement sans pour autant éliminer l’apport de protéines, veillez à choisir des textures plus faciles à mastiquer et à avaler. Par exemple, vous pouvez hacher les viandes ou les mixer, choisir des légumes bien cuits et tendres, comme les courgettes ou les carottes cuites à la vapeur, ou encore préparer des purées.

7. Une dégradation de l’état général de la personne âgée

Lorsque la santé d’une personne âgée se dégrade, cela peut aussi affecter sa capacité à avaler normalement. La perte de force musculaire rend la déglutition plus difficile. Si votre proche est fatigué ou souffre d’une maladie chronique, il est important de surveiller de près ses repas. Un mauvais état bucco-dentaire peut également jouer sur les problèmes de déglutition et entraîner une dysphagie. En faisant attention à ces signes, vous pouvez aider à prévenir les risques de fausses routes.

Fausse route chez la personne âgée : que faire ?

Si votre proche est en train de faire une fausse route, voici ce qu’il faut faire :

–Encouragez la personne à tousser afin de l’aider à expulser l’aliment ou le liquide bloqué et à dégager les voies respiratoires.

– En cas d’urgence, il existe deux méthodes principales pour dégager les voies respiratoires : la méthode de Heimlich et les claques dans le dos. La méthode de Heimlich consiste à exercer une pression rapide et ascendante sur le ventre, juste au-dessus du nombril, pour pousser l’air dans les poumons et expulser l’aliment bloqué. Les claques dans le dos, quant à elles, consistent à placer la personne âgée en position inclinée vers l’avant et à lui donner cinq claques fermes entre les omoplates avec le talon de votre main.

Si ces méthodes précédentes ne permettent pas de dégager les voies respiratoires ou si la personne perd connaissance, il faut appeler les secours. Composez le numéro d’urgence (généralement le 15, le 112 ou le 18 en France), et en attendant les secours, n’hésitez pas à continuer de tenter à dégager les voies respiratoires de votre proche. N’oubliez pas cependant que ces deux techniques doivent être utilisées avec précaution et uniquement dans des situations d’urgence.

Comment éviter les fausses routes chez les personnes âgées ?

Pour éviter les fausses routes chez les personnes âgées, pensez à adapter leur alimentation en fonction de leurs besoins et de leur état de santé. En fin de vie, les difficultés pour s’alimenter peuvent être liées à l’évolution de la maladie ou aux traitements, rendant la déglutition encore plus difficile. Encore une fois, nous vous recommandons de privilégier des textures modifiées, comme des purées ou des aliments faciles à avaler, et de veiller à une hydratation régulière.

Enfin, l’accompagnement par un professionnel de santé, tel qu’un orthophoniste, peut aider à rééduquer les réflexes de déglutition et ainsi réduire les risques de fausses routes. Il pourra également apprendre à votre proche les postures de sécurité afin d’éviter d’avaler de travers.