Votre proche est atteint de la maladie d’Alzheimer et refuse catégoriquement de quitter son domicile, même si sa sécurité est en jeu. Chaque journée devient plus compliquée, et vous êtes déchiré entre le fait de respecter son désir de rester chez lui et la nécessité de le protéger. Pourtant, la question d’une entrée en EHPAD devient essentielle. Est-ce à vous de trancher, ou bien à un médecin, ou encore à un juge ? Comment faire accepter la situation à votre proche ? Nous vous aidons à y voir plus clair dans cet article.
Peut-on placer une personne Alzheimer contre son gré en EHPAD ?
Si votre parent commence à présenter des signes de sénilité, et s’il est atteint de la maladie d’Alzheimer, vous pourriez être tenté de remplir un dossier d’admission en EHPAD sans son consentement. En effet, cela lui permettrait d’obtenir les soins dont il a besoin au quotidien et d’être en sécurité, entouré de professionnels de la santé. Mais peut-on mettre une personne en maison de retraite contre sa volonté ?
1. Votre proche senior est en capacité de prendre des décisions
Selon la loi du 28 décembre 2015, toute personne âgée en perte d’autonomie a droit à une prise en charge respectant son projet de vie. Si votre proche est toujours capable de prendre des décisions, il est impossible de le placer dans ce type d’établissement contre son gré.
L’admission en EHPAD nécessite obligatoirement le consentement écrit du senior concerné. Ainsi, sans son accord, un refus d’admission en EHPAD pourrait être déclaré par l’établissement.
2. Maladie d’Alzheimer : votre proche est à un stade avancé
Le placement en EHPAD sans le consentement de la personne âgée peut être envisagé dans des cas très spécifiques, lorsque la personne n’est plus en mesure de prendre des décisions et que sa sécurité est menacée.
-Si votre proche bénéficie déjà d’une protection juridique (tutelle), c’est son tuteur qui peut décider de son placement, avec l’accord du juge. En cas de curatelle, la décision doit être prise avec la personne concernée.
-Si aucune mesure de protection n’a été mise en place, un proche ou un médecin peut saisir la justice pour demander une tutelle ou une sauvegarde de justice. En attendant la décision, une hospitalisation temporaire peut être envisagée.
-En cas d’urgence (mise en danger de soi-même, dénutrition sévère, errance), un médecin peut ordonner une hospitalisation immédiate. Si aucun proche ne peut intervenir, les services sociaux ou le procureur peuvent demander une protection judiciaire pour organiser un placement adapté.
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Comment convaincre la personne âgée d’entrer en EHPAD ?
Convaincre une personne âgée d’entrer en maison de retraite peut être délicat. En effet, cela touche à son indépendance et à son confort de manière générale. De plus, si votre proche est atteint de la maladie d’Alzheimer, il se pourrait qu’il ne comprenne pas les raisons de son placement et oublie les discussions à ce sujet. Cela nécessite donc beaucoup de patience et de compréhension. Voici quelques conseils pour faciliter cette démarche.
1. Instaurer une communication saine avec la personne âgée
L’une des premières étapes est de rétablir le dialogue et d’échanger avec lui sur ses inquiétudes et ses réticences. Votre proche pourrait avoir des questions qui l’empêchent de se projeter sereinement, comme le coût de l’hébergement, la manière dont sont traités les résidents en EHPAD, ou encore des questions sur son logement actuel et son devenir. Rassurez-le autant que possible et rappelez-lui les avantages qu’il pourrait y trouver. Si son état de santé le lui permet, vous pouvez également lui proposer de visiter quelques établissements avec vous.
2. Faire appel à des professionnels de la santé
Lorsque le dialogue avec votre proche devient difficile, l’aide de professionnels de la santé peut être précieuse. Le médecin traitant, un infirmier ou un assistant social peut expliquer, avec neutralité, les bénéfices d’un placement en EHPAD. Leur expertise permet de répondre aux craintes de la personne âgée quant à ce nouvel environnement.
3. Proposer une entrée progressive en hébergement temporaire
Si votre proche atteint d’Alzheimer est réticent à l’entrée en EHPAD, souvent perçue comme brutale, une entrée progressive peut être la solution. Si son état de santé le lui permet, et qu’il est toujours possible pour lui de rester à la maison avec votre soutien ou une équipe médicale à domicile, proposez-lui un hébergement temporaire. Ces courts séjours, généralement de quelques semaines, lui permettront de découvrir la vie en EHPAD à son rythme et de s’y adapter progressivement.
Existe-t-il d’autres solutions que l’EHPAD ?
La culpabilité de mettre sa mère en maison de retraite ou son père est tout à fait normale. Si les maisons de retraite ne conviennent pas à votre proche pour le moment, d’autres options peuvent répondre à ses besoins.
–Pour les seniors autonomes : les résidences services seniors proposent des logements indépendants avec des services à la carte. Les colocations entre seniors, quant à elles, favorisent la convivialité et permettent de partager les frais.
–Pour les seniors dépendants : les habitats inclusifs offrent un cadre de vie sociale adapté, tandis que l’accueil familial permet de vivre chez une famille avec une aide quotidienne. Enfin, une assistance à domicile peut permettre à la personne âgée de rester dans son environnement familier, si le stade de la maladie le permet encore.
L’essentiel est d’écouter les préoccupations de votre proche, de prendre le temps de discuter et d’explorer les solutions qui respectent à la fois son envie de rester à la maison, et son besoin d’être pris en charge. Rappelez-vous qu’il n’y a pas qu’une seule et unique solution pour votre parent, et que l’objectif est de trouver ensemble la meilleure option pour lui.
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