Votre parent oublie de plus en plus souvent, se perd dans des lieux familiers, ou adopte des comportements inhabituels. Ces signes, liés à la maladie d’Alzheimer ou à un trouble apparenté, deviennent préoccupants. Vous craignez pour sa sécurité à la maison : oublis dangereux, errances, réactions imprévisibles… La situation devient difficile à gérer seul.

Pour les familles, c’est une source de stress et d’impuissance. Comment protéger votre proche tout en préservant sa dignité et son bien-être ? Face à ces défis, les Unités de Vie Protégées (UVP) en EHPAD offrent une solution adaptée : un environnement sécurisé, un personnel formé, et des activités stimulantes.

Dans cet article, découvrez comment une UVP peut répondre aux besoins spécifiques de votre proche et vous offrir, à vous aussi, une véritable tranquillité d’esprit.

L’unité de vie protégée : définition

L’unité de vie protégée, ou UVP, est une section spécialisée au sein d’un EHPAD, dédiée aux personnes âgées atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou d’une pathologie apparentée, et qui présentent des troubles modérés. L’UVP est par essence de petite taille, disposant de 10 à 20 places. L’ensemble des lieux est aménagé pour éviter les risques de chute, de fugue ou d’accidents. De plus, l’architecture et la décoration sont pensées pour apaiser les résidents et les aider à ne pas se perdre dans les espaces communs.

Quelles sont les missions des unités de vie protégées ?

Les UVP doivent répondre à deux objectifs primodiaux : 

-De garantir la sécurité des résidents, en particulier en prévenant les fugues et en veillant à ce que les résidents ne se mettent pas en danger ; 

-Tout en leur offrant une qualité de vie optimale adaptée à l’évolution de leur maladie : la stimulation cognitive leur permet de freiner l’avancement de la maladie, tandis que des exercices et des accompagnements spécifiques du personnel permettent d’apaiser les phases d’agitation vespérale et de confusion.

Un environnement sécurisé et adapté en unité Alzheimer

L’architecture des unités de vie protégées est pensée pour limiter les risques tout en facilitant les déplacements des résidents. Elle propose :

-Des parcours de déambulation sécurisés : les résidents peuvent se déplacer librement sans risque de fugue.

-Un design apaisant : des couleurs douces, des espaces lumineux et des repères visuels aident à réduire l’anxiété et à améliorer l’orientation spatio-temporelle des personnes âgées.

-Des aménagements pour la prévention des chutes : les sols antidérapants et les rampes de soutien contribuent à réduire les risques d’accident.

-Des dispositifs de sécurité tels que des digicodes aux portes et des serrures sécurisées.

Un personnel nombreux pour les résidents d’une unité de vie protégée

Afin d’accompagner au mieux les personnes âgées souffrant d’Alzheimer, c’est une équipe pluridisciplinaire formée dans la prise en charge de ces pathologies qui accompagne au quotidien les résidents d’UVP :

-Médecins neurologues, gériatres ;

-Infirmiers ;

Aides-soignants ;

-Aides médicopsychologiques (AMP) ;

Ergothérapeutes, kinésithérapeutes, psychométriciens ;

-Animateurs…

Ces équipes travaillent sous la responsabilité du médecin coordonnateur de l’EHPAD, qui veille à la cohérence des soins et de l’accompagnement.

Quelles personnes âgées sont admises en UVP ?

Trois critères sont requis pour intégrer une unité de vie protégée : 

-Avoir plus de 60 ans,

-Être atteint d’une pathologie neurodégénérative,

-Présenter des troubles du comportement modérés.

C’est au médecin coordonnateur de déterminer spécifiquement si la personne âgée peut être ou non placée en UVP.

Les patients généralement acceptés en UVP

Personnes atteintes de troubles cognitifs : Alzheimer, démences fronto-temporales, démence à corps de Lewy, etc.

Patients présentant des troubles du comportement : agitation, déambulation, angoisse, agressivité, désorientation dans le temps et l’espace.

Personnes en perte d’autonomie : nécessitant une surveillance constante pour éviter les risques (fugue, chutes, etc.).

Patients nécessitant un environnement sécurisé : les UVP sont conçues pour limiter les risques avec des espaces fermés et sécurisés tout en offrant une certaine liberté de mouvement.

Personnes encore mobiles physiquement : souvent, les UVP accueillent des patients qui peuvent encore se déplacer, car les troubles comportementaux sont plus difficiles à gérer à ce stade.

Les patients non acceptés en unité protégée

Patients avec des troubles psychiatriques lourds non liés à des maladies neurodégénératives.

Personnes en fin de vie nécessitant des soins palliatifs intensifs (elles sont plutôt dirigées vers des unités spécialisées).

Patients avec des pathologies somatiques graves demandant des soins médicaux intensifs en dehors des capacités d’une UVP.

seniors cherchant une unité de vie Alzheimer

L’admission des résidents en UVP

En Unité de vie protégée, le cahier des charges est dans la continuité de celui de l’EHPAD qui l’abrite. Une fois l’hébergement de la personne âgée en UVP validé, un projet de vie personnalisé est élaboré pour son bien-être dans l’établissement.

Quelle procédure d’admission en unité de vie protégée ?

L’origine d’une orientation d’une personne âgée vers une unité de vie protégée repose sur un constat médical. L’indication de son placement en UVP doit être validée par le médecin coordonnateur de l’EHPAD. Le dossier d’admission se compose de deux volets :

-Un volet administratif (revenus, aides sociales, état civil…). Si le demandeur est issu de l’EHPAD gérant l’UVP, cette partie du dossier n’a pas à être de nouveau remplie ;

-Un volet médical : on y retrouve les arguments médicaux du placement en UVP, les certificats du médecin traitant si le senior vivait jusqu’à présent à domicile, et du médecin coordonnateur.

Le projet de vie personnalisé en unité Alzheimer

Dès l’arrivée d’un nouvel entrant, une réunion pluridisciplinaire regroupant tous les intervenants se tient afin de déterminer un projet d’accompagnement personnalisé et un plan de soin spécifique. Présenté et discuté avec la famille, ce projet sera ensuite réévalué tous les ans.

Ce projet inclut :

-Des soins adaptés à l’évolution de la maladie. Aujourd’hui, de nombreuses unités de vie protégées recourent à des méthodes non médicamenteuses et des thérapies douces pour atténuer leurs symptômes : stimulations sensorielles apaisantes, communication positive… 

-Des activités spécifiques favorisant la stimulation cognitive et sensorielle. Elles sont personnalisées pour s’adapter à chaque résident : ateliers de peinture, sculpture et autres créations artistiques, séances de jeux, animations interactives, exercices physiques…

-Un accompagnement émotionnel, pour le résident comme pour sa famille. Des contacts réguliers ont lieu entre la famille et le personnel, afin de maintenir le lien affectif entre la personne âgée et ses proches.

-Le respect du rythme de vie du résident. Les UVP laissent une grande flexibilité sur les horaires et les habitudes des résidents. Par exemple, les repas ne suivent pas forcément des horaires stricts, permettant à chacun de manger selon son appétit.

Coût et tarifs du placement dans une unité de vie protégée en EHPAD

Tout comme pour une chambre en EHPAD, votre proche aura à régler un tarif dépendance et un tarif hébergement, incluant au-delà de la chambre et de la restauration, les différentes activités proposées ainsi que l’accompagnement personnalisé. Il est possible que le coût soit donc légèrement plus important que celui de l’EHPAD. On estime entre 2 500 et 4 000 € le coût mensuel.

Toutefois, vous pouvez compter sur les aides publiques qui s’appliquent aux UVP de la même façon qu’aux EHPAD classiques, en particulier : 

-L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) couvre une partie des frais liés à la dépendance, mais ne couvre pas les frais d’hébergement ;

-L’aide personnalisée au logement (APL) ;

-L’aide sociale à l’hébergement (ASH), réservée aux revenus les plus modestes.

Les unités de vie protégées (UVP) en EHPAD permettent d’accompagner les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs dans un cadre adapté, sécurisé et stimulant. Le nombre restreint de places en UVP ne doit pas vous rebuter : si votre parent souffre de troubles du comportement et de confusion, parlez-en au personnel de son EHPAD et commencez à comparer les maisons de retraite près de chez vous.