À 85 ans, récemment veuf, votre père s’apprête à entrer dans un EHPAD. En cherchant l’établissement qui lui conviendrait, vous vous êtes rendu compte du coût d’un tel hébergement. Avec sa pension modeste, comment va-t-il pouvoir supporter une telle charge financière ? Heureusement, des aides financières existent pour aider à financer la résidence en maison de retraite et ainsi alléger les dépenses. Cet article vous présente les principales solutions disponibles et les conditions pour en bénéficier.
1. Les aides au logement : réduire les frais d’hébergement avec l’APL
L’aide personnalisée au logement (APL) est une allocation permettant de réduire le montant d’un loyer. Étudiants, familles comme résidents d’EHPAD sont éligibles à cette allocation sous certaines conditions. Il est à noter que cette aide est indépendante de l’état de santé et d’autonomie du demandeur.
L’APL, une aide sociale conditionnée aux ressources du demandeur
Voici les 4 conditions pour percevoir l’APL en maison de retraite médicalisée :
-Être hébergé dans un EHPAD conventionné, qui a signé une convention avec l’État ;
-Cet hébergement est l’habitation principale du demandeur ;
-Avoir des revenus inférieurs à un certain plafond. Celui-ci dépend de la composition du foyer, ainsi que de la zone d’habitation. À titre d’exemple, pour toucher le montant maximal de l’APL en 2025, les ressources du demandeur vivant seul et sans personne à charge ne doivent pas dépasser 5 235 € dans l’année ;
-Résider de façon régulière en France : soit avoir la nationalité française, soit posséder un titre de séjour valide.
Calculer le montant de l’aide à l’hébergement en EHPAD
Le résident éligible à l’APL reçoit une aide versée mensuellement qui dépend de plusieurs critères :
-Ses propres ressources : plus celles-ci sont importantes, plus l’aide personnalisée au logement est faite ;
-Le montant du loyer ou de la redevance réclamée par l’établissement.
-La localisation de la maison de retraite : le territoire est découpé en trois zones, des plus peuplées (zone 1) aux plus rurales (zone 3).
En 2025, le montant maximal du loyer couvert par l’APL pour un résident vivant seul est de 329,71 € en zone 1, 287,35 € en zone 2 et 269,32 € en zone 3.
L’ALS, l’alternative en EHPAD non conventionné
Si votre proche réside dans une maison de retraite non conventionnée, il n’a pas droit à l’APL. Toutefois, il pourra bénéficier de l’allocation de logement sociale. Les mêmes critères d’éligibilité s’appliquent, hormis celui de la convention de l’établissement avec l’État. Par contre, le montant de l’ALS sera inférieur à celui de l’APL.
2. L’allocation autonomie pour les résidents en maison de retraite
C’est le dispositif majeur dans la politique publique de prise en charge de la perte d’autonomie : l’APA ou allocation personnalisée autonomie couvre en effet une partie des frais liés à l’état de dépendance chez les seniors.
L’APA, une aide ouverte aux seniors dépendants
Contrairement aux autres aides publiques, l’APA est la seule dont le déclenchement n’est pas lié à des conditions de ressources. Versée par le conseil départemental du lieu de l’hébergement, elle concerne toute personne :
-Âgée de 60 ans et plus ;
-Résidant en France de façon stable et légale : de nationalité française ou disposant d’un titre de séjour en cours de validité ;
-Évaluée dans un état de dépendance correspondant aux groupes Iso-Ressources GIR 1 à 4. Le GIR est un indicateur classant les niveaux de dépendance, de 6 (pas ou très peu de dépendance) à 1 (niveau le plus avancé).
Un montant variable selon les ressources de la personne âgée
L’APA couvre partiellement les coûts du tarif dépendance pratiqué dans l’établissement. Le calcul de l’APA prend en compte deux critères :
-Le niveau de GIR du résident,
-Et ses ressources mensuelles.
En 2025, le montant de l’APA est calculé de la manière suivante :
-Revenus mensuels inférieurs à 2 799,19 € : le résident ne doit s’acquitter que du tarif dépendance pour les GIR 5 et 6, soit environ entre 150 et 170 € par mois ;
-Revenus mensuels compris entre 2 799,19 et 4 306,44 € : le reste à charge est égal à : tarif GIR 5 et 6 + X%(Tarif GIR du résident — tarif GIR 5-6). Le pourcentage dépend des ressources de la personne, et peut aller de 1 à 79 %.
-Revenus mensuels supérieurs à 4 306,44 € : le reste à charge est de : tarif GIR 5 et 6 + 80 % (Tarif GIR du résident — tarif GIR 5-6).

3. L’ASH : une aide sociale pour l’hébergement des personnes les plus modestes
Le dispositif de l’aide sociale à l’hébergement (ASH) est destiné aux personnes âgées dont les revenus ne suffisent pas à couvrir les frais de résidence en maison de retraite médicalisée.
Qui peut bénéficier de l’Aide Sociale à l’Hébergement (ASH) ?
Pour être éligible à l’ASH, un senior doit répondre aux exigences suivantes :
-Être de nationalité française ou disposer d’un titre de séjour en cours de validité ;
-Avoir au moins 65 ans ;
-Ne pas avoir les ressources suffisantes pour payer les frais d’hébergement ;
-Être hébergé dans un établissement ayant des places réservées aux bénéficiaires de l’aide sociale. C’est le cas de la grande majorité des EHPAD publics.
Comment est calculé le montant de l’ASH en établissement ?
En 2025, une personne bénéficiaire de l’aide sociale à l’hébergement touche au minimum un montant de 10 % de ses ressources, montant qui ne peut pas être inférieur à 124 € par mois.
A noter : l’ASH est attribuée après un examen du dossier par le Conseil départemental qui prend en compte l’ensemble des aides dont bénéficie le demandeur ainsi que le principe d’obligation alimentaire qui peut être demandée aux enfants ou petits-enfants du résident. Ainsi, si les descendants sont jugés pouvoir contribuer aux frais d’hébergement de leur parent, l’ASH ne sera pas attribuée, ou de manière limitée.
4. Une aide fiscale pour les résidents de maison de retraite
Les résidents d’EHPAD peuvent également bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu équivalente à 25 % des dépenses engagées pour l’hébergement et la dépendance, dans la limite d’un plafond annuel de 10 000 €. Ainsi, il lui est possible de déduire jusqu’à 2 500 € de ses impôts.
Comprendre les aides à l’hébergement en EHPAD
En résumé, un résident en maison de retraite médicalisée, de nationalité française ou disposant d’un titre de séjour valide, peut prétendre à tout ou partie des quatre aides résumées dans ce tableau.
ÉLIGIBILITÉ | CALCUL DU MONTANT | |
APA | 60 ans et plus GIR 1 à 4 | Niveau de GIR Ressources |
APL | Ressources Localisation de l’EHPAD EHPAD conventionné (sinon ALS) | Ressources Localisation de l’EHPAD |
ASH | 65 ans et plus Ressources Établissement habilité | Ressources |
DÉDUCTION FISCALE | Résider en EHPAD Être redevable de l’IR | 25% des dépenses annuelles pour l’hébergement |
À noter que ces aides sont cumulables pour les personnes qui sont éligibles à plusieurs d’entre elles.
L’ensemble de ces dispositifs a pour ambition de permettre à toute personne âgée de bénéficier d’une place dans un établissement adapté à ses besoins. Il est indispensable de se renseigner précisément sur les aides auxquelles votre mère a droit, afin d’explorer toutes les solutions pour lui offrir le meilleur hébergement possible.
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