Un de vos parents va bientôt intégrer un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et vous entendez pour la première fois parler du GIR (Groupe iso-ressources) ? Il s’agit de l’outil de mesure qui détermine le niveau de perte d’autonomie de votre proche. C’est le niveau du GIR qui va orienter le montant de certaines aides financières ainsi que la spécificité des soins et de l’accompagnement de la personne âgée. Découvrez ici les 5 informations clés sur le rôle du GIR en EHPAD.

1. Évaluer le degré de dépendance avec le GIR

Le Groupe Iso-Ressources (GIR) est un indicateur permettant de classer les personnes âgées en six niveaux de dépendance. Cette classification est établie à l’aide de la grille AGGIR, qui évalue les capacités à réaliser certains actes de la vie quotidienne.

Sur quels éléments évalue-t-on la dépendance ?

La grille AGGIR recense :

10 activités corporelles et mentales comme se repérer dans l’espace et le temps, faire sa toilette, s’habiller, communiquer, ou encore se déplacer,

7 activités domestiques et sociales parmi lesquelles préparer ses repas, gérer ses affaires, son budget et ses biens, acheter volontairement des biens, effectuer l’ensemble des travaux ménagers courants, etc.

Pour chacune d’elles, le médecin coordonnateur de l’EHPAD vérifie si le résident :

-La fait seul, spontanément et totalement, et habituellement, et correctement ;

-La fait seul, mais non spontanément et/ou partiellement, et/ou non habituellement, et/ou non correctement.

-Ne la fait pas seul, ni spontanément, ni totalement, ni habituellement, ni correctement.

Six niveaux de GIR, de l’autonomie à la dépendance

L’évaluation permet ainsi de définir six degrés de dépendance :

-GIR 6 : personnes entièrement valides, autonomes et qui n’ont pas besoin d’une aide. 

-GIR 5 : personnes âgées encore autonomes mentalement comme physiquement, pouvant vivre de manière indépendante, mais requérant une aide ponctuelle pour la toilette, la préparation des repas et/ou le ménage.

-GIR 4 : capacité à se déplacer en intérieur, bonnes capacités mentales, mais difficulté pour la toilette, l’habillage et/ou le repas

-GIR 3 : capacités et autonomie mentale préservées mais perte partielle de mobilité, nécessité une aide quotidienne pour les tâches corporelles.

-GIR 2 : fonctions mentales partiellement altérées, nécessité d’un accompagnement dans certaines activités de la vie courante.

-GIR 1 : fonctions mentales gravement altérées. Présence continue d’intervenants.

2. Fixer le tarif dépendance en EHPAD

Le coût d’un hébergement en EHPAD pour les résidents repose sur deux volets :

-Un tarif d’hébergement, recouvrant toutes les prestations hôtelières (chambre, repas, services blanchisserie, etc.) ainsi que les animations organisées dans l’établissement,

-Un tarif dépendance, qui finance l’accompagnement des seniors dépendants.

Tout ce qui concerne les soins médicaux est entièrement pris en charge par la Caisse nationale d’assurance maladie.

Les établissements facturent un tarif dépendance à chaque personne âgée, directement lié à son niveau de GIR. Ces tarifs sont fixés chaque année par le président du conseil départemental. Ils sont calculés selon le niveau moyen de dépendance des résidents. Ainsi, plus nombreux seront les pensionnaires GIR 1 et GIR 2 dans un EHPAD, et plus les tarifs dépendance seront élevés.

En moyenne dans les établissements français en 2025, le tarif dépendance pour une personne âgée GIR 3 ou GIR 4 était de 14 € par jour, et celui pour un senior GIR 1 ou GIR2 de 22,5 €. Si les EHPAD ne reçoivent pas, en général, de personnes GIR 5 ou GIR 6, il existe cependant un tarif pour cette catégorie, en moyenne de 6 €/jour (source CNSA).

3.  Déterminer l’accès à l’APA en EHPAD

L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est une aide financière qui permet de couvrir une partie des frais liés à la perte d’autonomie. Son attribution tout comme son montant sont directement liés au degré de GIR du résident.

Comment bénéficier de l’APA en EHPAD ?

Pour percevoir l’APA en établissement, il faut :

-Être classé en GIR 1, 2, 3 ou 4 ;

-Avoir 60 ans ou plus ;

-Résider en France de manière stable.

seniors qui remplissent une tirelire cochon

Quel est le montant de l’APA en EHPAD en 2025 ?

Le montant de l’APA qui est versée à la personne âgée dépend : 

-De ses revenus, 

-Et de son degré de dépendance.

Voici le montant mensuel maximum de l’APA en 2025 par groupe iso-ressources :

-GIR 1 : 2 045,56 euros

-GIR 2 : 1 654,18 euros

-GIR 3 : 1 195,67 euros

-GIR 4 : 797,96 euros

Ainsi, un résident disposant de revenus mensuels inférieurs à 2 800 € devra s’acquitter du seul tarif dépendance GIR 5-6, quel que soit son degré de dépendance (GIR 1 à 4).

Les personnes aux revenus supérieurs à ce seuil doivent payer le tarif dépendance GIR 5-6 en plus d’un pourcentage de la différence entre le tarif dépendance correspondant à leur GIR et le tarif dépendance 5-6. Ce pourcentage est directement en lien avec les revenus mensuels de la personne.

Il est important de noter que ce seuil est révisé périodiquement et peut varier en fonction des départements. Par conséquent, il est recommandé de consulter les services compétents ou les sites officiels pour obtenir des informations à jour et adaptées à votre situation.

4. Adapter l’accompagnement des personnes âgées en EHPAD

Le niveau du GIR donne une indication précise sur le niveau de soins et d’accompagnement qu’il convient de prodiguer aux résidents en EHPAD.

Un accompagnement léger pour les GIR 3 et 4

Ainsi, les personnes en GIR 3 ou GIR 4, qui ne présentent pas de troubles cognitifs spécifiques, sont principalement accompagnées dans certains actes de leur vie quotidienne, selon leurs handicaps de mobilité et de motricité. D’éventuelles pathologies peuvent nécessiter la mise en place d’un suivi médical. Mais dans l’ensemble, ces personnes n’ont pas besoin d’une surveillance particulière, et bénéficient d’une certaine autonomie au sein de l’établissement.

Une assistance renforcée pour les GIR 1 et 2

Les seniors dont l’état de dépendance est plus marqué, en GIR 1 ou GIR 2, nécessitent un accompagnement et une assistance beaucoup plus intenses : chaque acte de la vie quotidienne bénéficie de l’aide d’un personnel spécialisé, et des mesures de surveillance sont mises en place. La sévérité de la dépendance peut conduire à placer des résidents dans une unité de vie protégée (UVP) ou dans une unité d’hébergement renforcée (UHR).

5. Faciliter l’orientation des personnes âgées en EHPAD

Le GIR est un indicateur précieux dans vos démarches pour trouver un EHPAD  adapté au niveau de dépendance de votre proche. Certains EHPAD sont plus spécialisés dans la grande dépendance, alors que d’autres ont une population majoritairement en GIR 3 ou GIR 4. De même, une partie des établissements disposent d’une unité Alzheimer. 

Le GIR aide également les EHPAD à planifier les effectifs et les ressources médicales nécessaires pour chaque groupe de résidents selon leur niveau d’autonomie. Ils peuvent adapter leur politique de recrutement de nouveaux pensionnaires en privilégiant des catégories de dépendance correspondant à leur moyens.

Le GIR est devenu un outil indispensable dans la gestion de la dépendance. En mesurant la perte d’autonomie des personnes âgées, il permet : 

-À l’État de mettre en œuvre une politique publique efficiente et d’anticiper les enjeux à venir,

-Aux départements de connaître les besoins spécifiques de leurs populations en matière de dépendance, 

-Aux établissements d’y répondre précisément en adaptant leurs personnels et leurs moyens, 

-Aux familles de bien comprendre l’état de santé de leur proche, ses besoins, et de l’orienter vers les EHPAD les plus appropriés.