Votre père, divorcé et à la retraite, voit son état de santé se dégrader au point qu’il va falloir envisager dans les prochains mois un hébergement en EHPAD. Vous avez peur que ses revenus modestes lui interdisent l’accès à des établissements de qualité, et vous cherchez des moyens pour l’aider à rejoindre une maison de retraite qui lui convienne. Il existe des stratégies permettant d’alléger ces dépenses tout en garantissant une prise en charge de qualité. Voici 10 conseils pratiques pour réduire les coûts d’une maison de retraite et maîtriser son budget.
1. Anticiper financièrement les coûts de la maison de retraite
Préparer sa retraite et les conséquences du vieillissement bien en amont est la première règle pour s’assurer une retraite à l’abri des soucis financiers. Nul ne sait s’il connaîtra un état de dépendance, ni à quel âge. Anticiper une éventuelle entrée en EHPAD permet de mieux gérer les finances et d’éviter un choix imposé par l’urgence. Peut-être votre parent y a-t-il pensé ?
-L’idéal est de constituer une épargne dédiée, par exemple en souscrivant un plan d’épargne retraite (PER). Au moment de la retraite, l’épargne engrangée est reversée soit en capital soit en rente qui permet de couvrir une partie des tarifs de l’établissement.
-Peut-être a-t-il souscrit une assurance dépendance. En cas de perte d’autonomie, il recevra une rente mensuelle qui couvrira une partie des frais d’hébergement de l’EHPAD.
2. Prospecter régulièrement les maisons de retraite avant l’entrée en dépendance
Attendre d’être confronté à une perte d’autonomie pour choisir un établissement peut entraîner des décisions hâtives et coûteuses prises dans l’urgence. Un travail de veille et de prospection peut y remédier.
Commencez par faire évaluer le degré d’autonomie de votre père par un médecin. Si de premiers signes de dépendance apparaissent, parlez-en avec lui. Accompagné d’autres membres de la famille, ayez des discussions franches et empathiques afin qu’il commence à se faire à l’idée d’un futur placement en maison de retraite.
Visitez avec lui plusieurs établissements afin de comparer les prestations et les tarifs. Consultez les avis des familles et les classements des établissements.
3. Privilégier un établissement en province aux tarifs plus avantageux
Le coût d’une maison de retraite en France varie considérablement selon la localisation géographique :
-À Paris, le tarif moyen avoisine 3 600 € par mois.
-En Île-de-France, il varie entre 2 000 et 2 500 €.
-En province, les tarifs sont moins élevés (en général entre 1 600 et 2 000 €).
Soyez attentif à trouver un bon compromis entre un tarif acceptable et la relative facilité de rendre visite à votre parent. De longs trajets pour se rendre à l’établissement réduiraient la fréquence de vos visites, d’où un mal-être de votre père et une fatigue pour vous et votre famille.
4. Comparer les établissements pour trouver le meilleur rapport qualité-prix
Chaque maison de retraite propose des prestations variées qui influencent le tarif final. Il est donc indispensable de comparer les offres en tenant compte de plusieurs critères :
-Le statut de l’établissement : un EHPAD public est moins cher qu’un EHPAD privé commercial, mais aura des délais d’attente plus longs.
-Les prestations incluses dans le tarif de base (restauration, animation, soins).
-Les prix des services supplémentaires facturés (blanchisserie, accompagnement individuel).
-La qualité des infrastructures et du personnel : prêtez attention à la propreté et au taux d’encadrement dans l’EHPAD.
-Les avis des familles : consultez les retours d’expérience et les rapports de l’ARS.
Il existe des plateformes comparatives dédiées aux maisons de retraite qui permettent de repérer les meilleures options en fonction du budget disponible.
5. Adapter le choix des prestations en maison de retraite pour maîtriser les coûts
Certains services en maison de retraite sont optionnels et peuvent être adaptés pour réduire le prix de l’hébergement :
-Opter pour une chambre double plutôt qu’individuelle.
-Limiter l’accès à certaines prestations payantes (coiffure, soins bien-être).
-Une discussion avec la direction de l’établissement permet souvent d’ajuster les prestations au budget disponible.
6. S’informer sur les aides financières disponibles pour les résidents en EHPAD
Plusieurs aides peuvent réduire significativement le coût d’un EHPAD :
-L’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) accessible à toute personne de 60 ans et plus en perte d’autonomie. Plus les revenus de la personne âgée sont modestes, plus son montant est élevé.
-L’APL (Aide Personnalisée au Logement) est disponible pour les seniors sous condition de ressources uniquement dans les établissements conventionnés. Sinon, votre parent peut prétendre à l’ALS (Allocation de Logement Sociale). Toutefois, le montant de celle-ci est moins élevé. Il peut donc être judicieux de rechercher prioritairement une place en EHPAD conventionné.
-L’ASH (Aide Sociale à l’Hébergement) est spécifiquement dédiée aux personnes de 65 ans et plus ayant de faibles ressources et résident dans un établissement disposant de places habilitées à l’aide sociale. C’est le cas d’une majorité d’EHPAD publics.
Renseignez-vous sur ces aides auprès de la CAF (pour l’APL), et du Centre communal d’action sociale (CCAS) dont dépend l’établissement envisagé.
7. Louer ou vendre un bien immobilier pour financer l’hébergement en maison de retraite
Si la personne âgée possède un bien immobilier, plusieurs solutions existent pour financer son hébergement en EHPAD.
-La vente du bien : cela lui permet de disposer d’un capital important qui pourra financer plusieurs années en établissement.
-La location du logement : louer son bien peut générer des revenus mensuels réguliers couvrant une partie des frais. Cette solution permet de conserver son patrimoine pour les héritiers.
–Vendre le bien en nue-propriété et mettre le logement en location : votre parent percevra un capital important de l’ordre de 50 à 60% du prix de vente global, et pourra mettre son bien en location pendant 5 à 20 ans selon les termes du contrat.
8. Bénéficier d’une réduction fiscale en EHPAD
L’hébergement en maison de retraite ouvre droit à une réduction d’impôt sur les frais d’hébergement : 25 % des sommes engagées peuvent être déduites, avec un plafond annuel de 10 000 € par personne, soit une économie maximale de 2 500 € chaque année.
Il est recommandé de conserver les factures et les justificatifs pour bénéficier de ces avantages lors de la déclaration de revenus.
9. Faire appel aux aides des caisses de retraite et mutuelles pour financer l’EHPAD
SI ces organismes publics ou mutualistes ne financent pas directement la dépendance, certains d’entre eux prévoient des aides ponctuelles dans certains cas. Il vous faut contacter tous les organismes de retraite dont dépend votre père pour connaître les modalités des aides proposées.
10. Faire participer la famille pour alléger le coût de l’hébergement
De nombreuses personnes âgées sont aidées par leur famille qui supporte une partie des frais de leur hébergement en maison de retraite.
En cas de ressources insuffisantes du senior, et si les membres de la famille n’aident pas leur parent, ils peuvent être amenés à contribuer au financement de la chambre en EHPAD. Il existe en effet légalement une obligation alimentaire :
-Les enfants et petits-enfants peuvent être sollicités pour aider à payer une partie des frais.
-Le juge aux affaires familiales peut fixer une répartition équitable selon les revenus de chacun.
S’il n’est pas conseillé de rechercher systématiquement le meilleur prix pour un EHPAD au détriment de critères plus qualitatifs, il est tout à fait possible d’offrir à votre parent un hébergement accueillant. Ces quelques idées vous permettront de trouver un établissement adapté à ses besoins et ses souhaits, dans un lieu facilement accessible à un tarif financièrement supportable.
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